Je suis descendu au terminus et j’ai marché, tête baissée, comme d’habitude. Je voyais comme pour la dernière fois, les murs, les balcons, les arbres, les passants, le vaste ciel, les voitures. Effrayé de mes propres sentiments, je me suis dit, en guise de condoléances, que la vie n’avait été pour moi qu’un rêve assourdissant. L’enfant qui jouait dans la salle de bains et qui collait son visage à la vitre, c’était moi, sans aucun doute, me disais-je en marchant. Je me suis détourné de mon enfance pour revenir à moi-même, comme je le fais parfois. Il est vrai que je n’en suis pas guéri, de cette enfance.